Village de Skala, sur l'île de Patmos
Ruelle du village monacal de Chora sur les hauts de Patmos, tout y est blanc
Autre ruelle de Chora menant au monastère de St-Jean l'Evangéliste
Votre serviteur avec le moyen de locomotion adapté à la région
Même personnage cherchant sa "Voie"
Moitié ayant trouvé la "Révélation" à Patmos et posant pour la postérité
Amarrage à terre selon le modèle turc, et dire que cela tient......
Notre voisin de classe dans les mêmes conditions
Spécialiste de la teinture de lainages à Bozalan
Voilier de la même marque que notre coursier des mers
Nous avons sillonné l’île de Leros 4 jours durant, du nord au sud avec un scooter de location. Après examen des deux marinas nous proposant des séjours à terre, nous avons opté pour Evros à Lakki qui offrait des conditions intéressantes et toutes les garanties pour entreposer StarshipAnnie de la fin septembre à avril 2013. D’autre part, nous avons déniché un vol direct vers Milan au départ de Kos, solution la plus rapide pour nous du fait d’une liaison quotidienne par mer de Leros à Kos. Nous devrions donc rentrer en Suisse le 27.09.2012.
Le 3 juillet nous sommes allés dans la baie Vlidakia de la partie méridionale de Leros à savoir Kelimnos. Nous avons pu nous amarrer à une bouée propriété d’un restaurant du coin que nous avons honoré de notre présence pour le souper, comme il se doit. Petite balade à pied sur les hauts de cette portion d’île, puis préparatifs pour Kos où nous allons quitter la Grèce vers la Turquie. Nuit tranquille et navigation au moteur jusqu’à l’extrémité Est de l’île de Kos. Sur le parcours, avons croisé une vedette de la marine ou police grecque contrôlant un voilier et ses occupants. L’endroit est sensible car la frontière avec la Turquie est très proche. Nous avons passé entre les gouttes, mais la vue de ces gardiens des mers nous a renforcés dans l’idée de procéder à l’inscription de la sortie de Grèce à Kos dans le transit log. Aussitôt amarrés à la marina du port de Kos, nous avons lavé et « poutzé » notre StarshipAnnie qui en avait bien besoin. On s’étonne toujours de l’état de propreté d’un bateau en navigation, ce que l’on perd de vue c’est les moments où il est amarré à quai et subi tous les outrages des éléments poussiéreux créés par la circulation routière et envoyés par les vents sur notre pont. Donc grand nettoyage avant de recevoir pour l’apéritif le directeur de l’aéroport de Sion, son épouse et une connaissance. Nous savions qu’il allait passer ses vacances durant cette période dans ce coin de Grèce et l’avons contacté quelques jours auparavant. Nous étions très heureux de pouvoir rencontrer des personnes connues et sympathiques après ces mois de navigation. Nous avons ensuite mangé ensemble un pot-pourri de plats locaux arrosé d’un blanc du pays. Très agréable après-midi convivial et décontracté, un grand merci à tous pour tout ce merveilleux moment.
Le 6 juillet, nous devions quitter la Grèce, mais auparavant satisfaire aux exigences des autorités grecques. Ce fut donc le gymkhana habituel, passer au poste de police frontière pour contrôle sortie et entériner la sortie par devant le chef du port (harbour master). Ces démarches administratives réglées, départ pour une traversée vers Bodrum en Turquie. Traversée à la voile, changement de pavillon sous la barre de flèche tribord et pavillon jaune à bâbord. Entrée dans la marina de Bodrum à 1300 et attente d’une demi-heure qu’une place se libère. La première chose à effectuer ensuite était l’entrée officielle en Turquie et là de nouveau, parcours du combattant. Depuis une année, une nouvelle législation est en place. Chaque nouvel arrivant par mer sur sol turc doit remplir un formulaire ad hoc et le faire viser par différentes instances. Le hic est que l’on ignore tout de la procédure exacte et avant de comprendre comment agir, nous avions déjà passé 2 heures à courir d’un endroit à l’autre du port pour réaliser que la délivrance du formulaire de base se faisait à la réception de la marina. Passé cet obstacle, il s’agit de s’inscrire sur internet, démarche réalisée par un autre bureau proche de la marina. Ceci acquis, nous devions faire viser ce document par le Health Office, le Migration Office, les Customs et enfin le Harbour Master. En matière de contrôle je ne pense pas que l’on puisse faire mieux. Quand je pense qu’à l’aéroport de Sion, certains personnages se plaignaient de la lenteur des contrôles, je leur souhaite une fois de se retrouver dans notre situation pour comparer les deux services. Enfin, trêve de balivernes, nous sommes en Turquie, but de notre voyage de cette année et nous allons commencer à vivre plus tranquillement en profitant pleinement de l’été bien installé. Cela fait maintenant belle lurette que nous n’avons plus vu une goutte d’eau de provenance céleste et la température varie entre 33° dans le bateau et 40° sous le bimini. Les baignades succèdent aux baignades pour rafraîchir les corps ramollis.
Nous avons fait le jour suivant un mouillage forain avec amarres sur la côte au lieu dit « Pabuc ». Nous sommes restés coincés pendant 2 jours à cet endroit, avec trois aussières nous reliant aux rochers et une ancre à la proue. Le meltem souffla latéralement pendant toute la période avec des rafales à 30 nœuds et plus. Nous étions pris au piège car nous ne pouvions larguer les amarres depuis le bateau sans les sectionner avec la pince. Nous prenions aussi le risque d’aller éperonner, lors de la manœuvre, un énorme bateau de millionnaire qui se trouvait sous notre vent à une trentaine de mètres. L’angoisse se termina le matin du 9 juillet lors d’une renverse de vent. La manœuvre étudiée dans les détails a été réalisée avec succès et nous avons repris le chemin de la pleine mer, destination Cökertme où nous avons arrimé le bateau à un ponton propriété d’un restaurant sur la rive, le Rose Mary. Contre quelques petits achats à leur mini-market et souper au restaurant, nous pouvions profiter de l’amarre, de l’électricité, de l’eau, des douches et de la Wifi. Ce plan nous convient parfaitement car nous pouvons ainsi vaquer à nos occupations et madame n’a pas charge de cuisine.
Le 10 juillet, nous avons chaussé nos baskets et entrepris la montée vers les contreforts de cette région au profil montagneux. Après une marche de 7 kilomètres, nous sommes arrivés à Bozalan. Quel contraste avec la rutilante Bodrum. Retour en arrière de X années, le temps semble arrêté, il est 1200, nous nous arrêtons pour boire une eau car la bière que nenni. Nous sommes l’attraction de l’établissement, surtout Anne-Brigitte. Au moment de payer, nous sortons 50 lires turques, ce qui provoque la stupéfaction, les deux boissons ne coûtant qu’une lire. Un des clients nous paie cette eau et nous allons dans l’estaminet suivant (par estaminet, il faut comprendre un local composé de 3 tables en bois et d’un frigidaire) pour faire de la monnaie et revenir payer notre dû. Par chance, Anne-Brigitte trouve un billet de 5 lires et nous pouvons acquitter la nouvelle consommation et payer notre dette au précédent. Ceci dit, quel contact chaleureux avec les quelques habitants de ce village d’environ 400 âmes. Toujours le sourire, le salut cordial et une chaleur humaine innée. Ils n’ont vraisemblablement pas grand-chose, mais le peu qu’ils ont, ils l’offrent. Nous croisons en redescendant une dame du village qui teinte la laine de mouton dans un chaudron chauffé au bois, en bordure de route, avec un produit de sa fabrication (voir photo ci-dessus).
Le 12 juillet, nouvelle étape et arrivée à Akbuk quelque 20 Milles nautiques plus à l’Est. A nouveau, amarrage à un ponton propriété d’un restaurateur du coin avec les mêmes conditions que précédemment. C’est actuellement le gros des vacances et la plage jouxtant du golfe est pleine à craquer de familles de la région venant goûter aux joies de la mer limpide. Une bonne dose de Meltem en soirée du 12 au 13, renforcement des amarres et des pendilles, rafales sans conséquences sur les 3 bateaux à quai reliés entre eux pour l'occasion par un cordage le temps de la perturbation. Le lendemain, montée sur les hauts de la baie pour prise de photos en vue du prochain article sur le blog et sauna garantie. Nous allons rester encore un jour en ce lieu puis ce sera English Harbour de l’autre côté du golfe de Bodrum où nous prévoyons un assez long séjour.
Bon été à tous et véliques salutations.
Pierre-Alain et Anne-Brigitte