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2 octobre 2014 4 02 /10 /octobre /2014 13:20
Dans le joie et la bonne humeur !!
Dans le joie et la bonne humeur !!

0530, le dimanche 14.09.2014, appels VHF et téléphonique pour joindre le personnel de garde de la capitainerie, nobody answers, nous quittons donc la Marina Salinas de Torrevieja avec la carte d’accès aux toilettes et douches, tant pis pour le dépôt de 5 euros ! Journée de navigation sans histoire, au moteur, entrée vers 1540 au port de Mazzaron, où nous attend une splendide petite marina au cœur de la cité, à proximité d’une longue plage. Après une bonne séance de natation, copieuse pizza au restaurant » Mammamia » où nous captons la Wifi. La météo téléchargée nous paraît sympathique, nous encourageant à partir le lendemain pour une longue navigation et une nouvelle nuit sur l’onde.

Départ de Mazzaron à 0925, but Almerimar à plus de 100 milles nautiques. Après 1 heure de moteur, je décide de contrôler l’hélice car depuis notre départ de Grèce, le voilier n’a pas le rendement attendu. Dès le premier coup d’œil, je me rends compte de la situation. L’hélice est recouverte d’une couche impressionnante de coquillages de petite taille. Malheureusement je n’arrive pas à rester suffisamment longtemps en apnée pour les enlever. Je sors donc le matériel de plongée constitué entre autres d’une bouteille de 12 litres et je passe une bonne demi-heure à ôter les habitants non désirés sur l’élément propulseur. Ce travail terminé, on remet en marche et aussitôt on se rend compte de la différence de vitesse au speedmètre, nous avons gagné un bon 0.5 à 0.7 nœud. Tout se passe bien ensuite, puis le vent forcit et monte à 6-7 Beaufort, dans le museau, comme à l’accoutumée. Décision est prise de se rabattre sur le port de Garrucha situé sur notre travers et d’y passer la nuit. Après 2 heures de navigation pénible, nous amarrons Starshipannie au ponton flottant de ce lieu d’accueil. La mer entre, houleuse, dans le port ouvert au Sud-Ouest provoquant une situation mouvementée, même à l’amarre. En soirée, le vent tombe et après nous être enquis de la météo du jour à venir, nous nous laissons bercer par un sommeil réparateur.

Mardi 16 septembre, départ du port de Garrucha pour terminer le trajet prévu précédemment. Nous appareillons à 0545, 15 minutes avant le voilier allemand « Kimkim » dont la destination est la même. Nous nous suivrons durant toute la navigation. Une heure de route écoulée, je constate une nette diminution de vitesse et au lever du soleil, nous constatons la présence d’un filet de pêche traînant à l’arrière du bateau avec sa multitude de petites boules rouges formant un chapelet serpentant allègrement à la poupe de notre voilier. Grand moment d’angoisse, où s’est donc accroché ce filet ? Ni une ni deux, une tête dans la Méditerranée à 0730 pour apercevoir le cordage du filet entourant le gouvernail. En 5 secondes, j’arrive à le descendre d’une cinquantaine de centimètres et à le dégager par-dessous le safran. Je l’abandonne à son triste sort et nous remettons les gaz. Cela fait deux fois que je m’immerge en deux jours pour des raisons impératives. Peu après le capo de Gata, un coup de vent soudain atteignant 30 nœuds nous propulse en un temps record à Almerimar où nous restons 2 jours à la marina, attendant patiemment la chute d’un vent d’Ouest trop fort.

Le 19, nous nous levons à 0530 et partons à 0600, cap plein Ouest, face au vent pendant 6 heures. Peu avant Motril, celui-ci tombe et avec, la vague accompagnatrice. Nous filons ensuite à toute vitesse vers la Caleta de Vélez, port de pêche abritant un nombre considérable de gros chalutiers et une marina moyenne, normalement équipée. Nous y restons une petite nuit, le temps de digérer une énorme entrecôte grillée au feu de bois sur la terrasse du restaurant jouxtant la marina. A 0430, nous sautons du lit et préparons Starshipannie pour un nouveau départ de nuit. Nous n’avons pas le choix car la destination de la journée est Gibraltar où nos amis Jean-Pierre et Marie doivent nous rejoindre demain en fin de journée. Nous slalomons entre les fermes marines et longeons la côte à distance respectable, ligne droite vers Europa Point, l’endroit le plus au Sud de l’Europe sur le minuscule bout de terre de Gibraltar. Sur le trajet nous croisons une bonne trentaine de dauphins admirés à loisir car un courant de 1.5 nœuds nous ralentit quelques heures avant notre arrivée à proximité du « Caillou ». Voici enfin Gibraltar avec ses cargos, pétroliers et 2 bateaux de croisière gigantesques. Au Sud, cela pue le diesel, les égouts et bien d’autres parfums nauséabonds et indescriptibles. Remontant l’appendice entre l’Espagne et Gibraltar, nous contactons par VHF les marinas de « Queensway quai « et » Ocean Village/Marina Bay ». Toutes les deux ne peuvent nous héberger car elles sont complètes. Cela ne fait pas nos affaires car nous avions déjà fixé rendez-vous à Jean-Pierre à la Queensway. Nous faisons le plein à Marina Bay et passons sous l’espace aérien dans l’axe de la piste de l’aéroport. Un avion militaire remet les gaz fait le tour de Gibraltar et revient se poser une minute plus tard. Nous ne saurons sans doute jamais si la hauteur de notre mât l’a forcé à cette manœuvre ou s’il effectuait simplement un exercice de routine. Piégés, nous retournons en terre espagnole et amarrons à la marina d’Alcaidesa construite à deux pas de l’aéroport. Sitôt arrivés, j’en informe nos Sédunois par e-mail et fourbus nous allons rejoindre notre plumard.

Le dimanche 21, branle-bas de combat, le voilier est dans un état de saleté avancé et nous avons de la visite. Nous brossons, briquons, lavons, luisons, transpirons pour redonner un peu de lustre à cet ancêtre de la marine. A 1500, tout est sous contrôle, nous décidons d’aller accueillir nos amis à l’aéroport voisin. Le temps de franchir la frontière et nous voilà à l’aéroport de Gibraltar, lieu pas commun, car la piste fait office de passage frontière entre Espagne et Gibraltar pour les piétons et les véhicules. Comme prévu Jean-Pierre et Marie arrivent à 1550 sur un vol de British Airways.

Le lendemain, visite de la ville de Gibraltar, avec passage obligé au sommet du « Rock » où sévissent les macaques. Cet endroit incontournable est un point de vue imprenable sur toute la région à 360 degrés. Après quelques achats manquants, retour au voilier pour la préparation du départ vers Rabat, escale prévue sur la route des Canaries. Nous partons d’Alcaidesa à 0730 et entamons la fastidieuse traversée du détroit de Gibraltar. Les tables des courants avaient été consciencieusement consultées au préalable, afin de ne rien laisser au hasard. Surprise, aucun de nos calculs ne s’est avéré exact. Nous avons galéré toute la matinée contre un courant de 1.5 à 2 nœuds pour se retrouver à hauteur de Tarifa avec une mer formée, un vent soutenu, des cargos et pétroliers venant de partout et un bateau qui ne progressait toujours pas. Ce fut une lutte de tous les moments pour enfin quitter ces courants et rejoindre des eaux plus accueillantes. La nuit fut à l’image de la journée, mouvementée. Dans l’après-midi du 24 septembre, alors que nous approchions de Rabat, nous avons emmené emporté un cordage de pêcheur lors de notre passage, cordage certainement relié à un casier et qui flottait sur plusieurs mètres à la surface de l’eau. L’hélice ne s’étant pas bloquée, la découverte de ce filin n’a eu lieu qu’à notre arrivée à la marina Bouregreb. Nous n’étions pas au bout de nos peines, nous avons subi les formalités policières et douanières d’entrée au Maroc dont fouille du bateau avec un chien, formulaires multiples à remplir et devoir de repasser sans faute deux heures avant notre départ en leurs bureaux. Un départ fut décidé pour 1100 le lendemain, prenant en compte les 2 heures de préannonce. Et là, surprise, pas possibilité de partir avant la marée haute, donc pas avant 1330. Rendez-vous fut pris avec les autorités marocaines pour l’heure en question. Entretemps Anne-Brigitte, Marie et Jean-Pierre allèrent visiter la Médina pour y acheter quelques objets et prendre la mesure de l’ambiance du lieu alors que je terminais les préparatifs pour la traversée suivante.

A 1300 nous étions présents au ponton police-douane avec les documents remplis, prêts à partir. Croyez- le ou non, c’est seulement à 1415 que nous avons pu larguer les amarres et rejoindre la mer accompagnée par les sbires de la Marina dans leur embarcation. Peu avant le départ nous avons eu droit à une visite en règle de l’intérieur du bateau par la policière de service et son collègue des douanes. Cette intrusion n’a été précédée d’aucune demande de permission de monter à bord et pas plus d’un motif justifiant cette procédure. Le bateau étant sous pavillon suisse, cette mode de faire nous a paru cavalier, voire déontologiquement incorrecte. Nous n’émettrons aucune remarque sur ces pratiques, mais n’en penserons pas moins.

Bref, ce 25 septembre nous entamons la traversée vers Lanzarote aux Canaries, parcours de plus de 460 milles nautiques avec au programme 3 à 4 nuit avec quarts et sommeil en souffrance. La météo était clémente sur la première partie et nous avons parcouru une grande partie du trajet au moteur. Sitôt quitté la côte marocaine, vers 1500, je plonge pour contrôler l’arbre d’hélice suite à l’accident avec le cordage du pécheur, RAS, plus de traces de cet événement. Nous naviguons de nouveau et à 1940, rebelote, un nouveau filet de pêche identique au premier vient se caler dans notre gouvernail. Un nouveau bain, largage du filet et départ peu avant l’arrivée de la barque du pêcheur propriétaire. La nuit du 26, nous avons pu établir les voiles et faire quelques milles sans moteur. La journée suivante se passe sans encombre, le vent est quasi nul. La nuit par contre quelques cargos et voiliers nous croisent au plus près. Le 27 septembre, la journée s’annonce tout aussi tranquille, nous voguons sur une mare d’huile et avançons au moteur avec un bon régime, le courant nous ayant accompagné le long des côtes étant aux abonnés absents. En fin d’après-midi, Jean-Pierre filme avec réussite une famille de nombreux dauphins venus faire les clowns devant l’étrave de Starshipannie. Au crépuscule, le vent de Nord-Ouest se lève et il nous reste 160 milles nautiques à couvrir pour rejoindre Arrecife/Lanzarote. Il sera difficile d’y arriver avant la nuit. En effet, malgré 11 à17 nœuds de vent, nous atteindrons la Marina de Naos à 2300 et amarrerons notre fidèle Starshipannie au ponton F, place 19. Nous arrosons notre arrivée d’une fine bouteille de Prosecco, ceci au terme d’un voyage de 2065 Milles parcouru en un mois précisément, sans trop de casse !!

Sitôt la récompense alcoolisée ingurgitée, chacun se retire dans sa couchette et ronfle jusque tard dans la matinée du 29. Les organismes sont marqués, les quarts de nuit pesant lourds dans la fatigue générale. Quasi complètement retapés après un bon déjeuner, nous partons louer une voiture et manger sur le bord du lac artificiel d’Arrecife proche de la marina. A propos de celle-ci, les corps de métier sont au travail et certains ouvrages ne sont pas terminés. Selon la direction, leur office et les toilettes/douches devraient être opérationnels dans une paire de semaines. Pour le moment tout est provisoire et la Wifi pas performante pour ne pas dire inexistante. Nous profitons du véhicule loué par Jean-Pierre pour transporter les jerricans de diesel au bateau car la Station Service est en ville. Nous visitons l’île avec son mirador del Rio et ses vignes si particulières, puis passons une bonne série d’heures sur nos ordinateurs dans un bistrot voisin mettant une Wifi correcte à disposition. Nous essayons de régler les petits problèmes techniques surgis en cours de voyage et prenons les dispositions pour le matériel à acquérir en Suisse au retour. Nous enregistrons notre vol vers Bergamo et prenons note de la correspondance ferroviaire grâce au programme informatique de Jean-Pierre. Le premier octobre, nous descendons au Sud de l’île de Lanzarote et à Playa Blanca nous embarquons avec la voiture sur un ferry à destination de l’île de Fuerteventura trônant à quelques encablures au Sud. Nous visitons la partie Nord-Est de cet ilot à l’aspect rougeâtre. Dans l’après-midi, détente sur la plage où un grand nombre de kite-surfeurs se font plaisir car le vent est soutenu. Retour au bateau avec passage dans un supermarché pour acheter une centaine de litres d’eau plate en bouteilles.

Nos amis les Sigrist nous quittent le2 octobre comme prévu, destination Nice, via Madrid. Durant tout le périple, ils ont partagés les difficultés inhérentes à cette navigation, mais les ont affrontés avec sérénité et confiance. Jean-Pierre s’est rendu-compte des points importants à régler encore pour la transat et il en fera part lors de la prochaine réunion d’équipage à Bramois. Jean-Pierre et Marie ont été de bons coéquipiers durant toute la traversée d’environ 620 milles nautiques, participant à toutes les tâches marines habituelles. Nous les remercions pour tous les moments agréables passés en notre compagnie et attendons impatients le futur départ de la transat le 16 novembre avec JP.

Cette aventure fut passionnante mais astreignante, chaque étape devait être planifiée au plus juste et les distances à parcourir dûment organisées. En fin de compte, nous avons eu de la chance d’avoir pu slalomer entre les vents forts, mais nous n’avons jamais eu de vents portants dignes de ce nom.

Grand merci donc à tous les participants qui se sont adaptés à des conditions parfois assez dures. Le mal de mer nous a quelquefois menacés mais nous avons réussi à le maîtriser.

Nous allons maintenant retourner at home pendant un bon mois, puis ce sera le nouveau départ pour une Atlantique Odyssey qui s’annonce intéressante avec la participation de Jean-Pierre, Philippe et Blaise.

La progression du bateau sur l’Atlantique peut être suivie en direct sur le site de l’Atlantique Odyssey. Notre voilier sera équipé d’une balise identique aux autres bateaux engagés. Pour rappel, il ne s’agit pas d’une course, mais d’une traversée rallye pendant laquelle chacun donnera son maximum avec le meilleur esprit d’équipe possible en prenant en considération les capacités de notre navire.

Des photos pêle-mêle de notre déplacement depuis la Grèce sont annexées dans l’ordre chronologique de l’avancée de Starshipannie.

Nous vous donnons rendez-vous pour la fin de la transat à la Martinique d’où nous publierons le prochain article.

Recevez tous nos meilleurs messages et à bientôt

Amitiés

L’équipage de Starshipannie

GRECE - CANARIES, ETAPE 2
GRECE - CANARIES, ETAPE 2
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  • : Starshipannie
  • : Compte-rendus des pérégrinations marines et terrestres de deux Helvètes à bord d'un voilier Sloop de 42 pieds.
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